Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

manifeste poétique - Page 3

  • vois, pas voir

    018.png (un pavé dans la mare)

    Ne plus voir le monde, le lire

    A nouveau, le cortège indigne
      des maisons à deux pieds, sans murs
      et qui vont sur la tête et privées de futur
      en cherchant dans le ciel un signe
    par les sentes damées d'argile analphabète
      et tous les champs du viol des mères
      fronde sur l'atmosphère
      leur chant qui récolte le sang de la terre
    où l'homme né noir blanchira jusqu'à l'os
    sa carne dans la main tendue pour le négoce

    Ne plus voir le monde, le peindre

    A nouveau, le chaos naturel
      dans une flaque d'huile, une onde qui s'affole
      des reflets qui s'emmêlent
      artistes auréoles
      benoites
      où le réel miroite
    avec pour seuls témoins tous les yeux silencieux
      les miens, les tiens et ceux qui sont encore
      à naître de l'esprit de celui qui s'en dore
      la pilule
    loin des gesticulations ridicules

    Ne plus voir le monde, l'écrire

    A nouveau, du plus bel aujourd'hui
      avec la chair du vent pour m'en souffler des mots
      au cœur... à même la peau...
      et donner à l'oubli un semblant de palpable
      que tous les pas perdus résonnent, véritables
      par les longs corridors
    prenne corps
    nécessaire
    la vie

    Ne plus voir le monde, quoi
    C'est dit

    Krapov_oil.jpg

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustation photographique : Joe KRAPOV.
     

  • HEXÆMERON

    (parenthèse cosmique)

    L'orage passé, la terre et ses humeurs
    le ciel intimidé quoique propre ose peu
    l'arbre pleure
      dans un presque silence
      des larmes de géant s'écrasent à ses pieds
    la fraîcheur appelle tout à elle
      le feu même a des ailes pour la rejoindre
      notre feu étendu
      dans sa force nouvelle nos corps détendus
    la chambre tremble à nouveau, mais c'est de frissonner
      avec toute la terre et le ciel et le vent
      le vent qui fait danser les cheveux du géant
      hilare maintenant

    dragon1.jpgUn cortège se forme
      la nuit au bout et nous devant
    se met en branle
    entraîne ce qu'il touche
      ce qu'il croise
        ce qu'il déniche sous les ardoises
           dans ses poches vides
    d'un mouvement limpide et gai
    fluide sang frais

    tout ce qui a de l'esprit se ressemble
      se reconnaît dans ce dragon
      y loge des lampions que le fleuve a rendu
      et des mots feuille d'or
      aussi des calligrammes
    et c'est la fête du monde

    c'est la fête du monde en un mot, à l'instant
    craché haut dans le ciel comme un œuf blanc
    qui se brise
    et tout le chaos s'électrise
    dans une pluie nouvelle
    où somatise à tire d'ailes
    le vol planant du dragon dans le ciel

    Je t'offre un des bris de coquille et tu le manges
    Tu m'offres un bris de coquille et je le mange
      et notre malheur est étrange
      il est d'avoir conscience des anges
      en un mot, à l'instant

    Maintenant sur notre lit
    entre nos corps éblouis
    une ombre a passé l'éponge
      la fraîche paix d'un songe investit
      la place d'un feu nourri et l'apaise
      en soufflant doucement sur la braise
    à fleur de mots

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    impromptu littéraire - tiki#55